Bourgeoisie

Autrefois, le droit de bourgeoisie était le privilège des propriétaires de bien-fonds et se transmettait par voie successorale. Si le bourgeois devait se soumettre à des obligations très strictes (en particulier la participation à certains travaux collectifs ou corvées), il bénéficiait aussi de droits importants comme le droit de pâturer des terrains communaux, le droit d'alper son bétail, le droit de ramasser du bois d'affouage.

Actuellement, le droit de bourgeoisie n'est plus lié à la possession de terres. Ce droit n'est plus recherché pour les avantages matériels comme auparavant, mais il est vu comme un héritage qui fonde une identité. Selon la loi, sont considérées comme bourgeoises les personnes inscrites au registre des familles de l'état civil de Saillon. Le droit bourgeoisial peut être acquis par la procédure de naturalisation.

La bourgeoisie de Saillon possède des biens tels que : des immeubles, des forêts et des eaux ; des alpages et pâturages,  des carrières, des vignes, des vergers et terrains agricoles.

La gestion des biens bourgeoisiaux est assurée par un conseil bourgeoisial qui à Saillon est le même que le conseil communal. L'assemblée bourgeoisiale est convoquée au moins deux fois par année pour se prononcer sur les comptes et le budget, mais aussi sur divers autres points tels que l'acquisition ou l'aliénation de biens bourgeoisiaux.

Règlement bourgeoisial

Les comptes et budgets sont consultables sur la page des téléchargements ou directement ici.

 

Les parcelles bourgeoisiales

Papa et son ami Joseph avaient obtenu, de la commune, après une mise au concours, un mandat pour des travaux de bûcherons. Avec le temps, ils étaient devenus les bûcherons du village. Les lots d'abattage leur étaient souvent attribués. Au début des années cinquante, ils devaient défricher toute une forêt du côté de la Sarvaz, en direction de Fully et non loin du Grand Blettay: une surface de forêt équivalente à celle du rideau d'abri encore existant dans la région du fond de Tobrouk. C'était essentiellement une forêt de peupliers.

Elle appartenait à la bourgeoisie communale. Les billes de bois pouvaient, pour autant qu'elles soient saines, trouver assez facilement preneur. Comme bois blanc, elles étaient utilisées pour la confection d'emballages, notamment paniers et plateaux à fruits. A l'époque, ce genre de bois était encore rétribué. La bourgeoisie faisait fructifier ses biens-fonds avant de procéder à une mise en état du terrain exploitable pour d'autres cultures. L'ensemble du terrain était alors subdivisé en parcelles de surfaces identiques. Chaque année, la bourgeoisie offrait à chaque garçon de famille bourgeoise une parcelle, lorsqu'il obtenait sa majorité, à 20 ans. La dernière distribution s'est faite en 1955. Mon plus jeune oncle en a été un des derniers bénéficiaires. Après, il n'y avait plus de terrains au nom de la bourgeoisie. Tout avait été attribué.

Récit tiré du livre « L'enfance d'un tape-gouille » de Paul Bertuchoz©